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Visites buissonnières au pays du nucléaire en Cotentin
Cahors. Une universitaire vient témoigner sur Fukushima
Janick Magne hier 9 septembre à Cahors, à l’invitation de mouvements pour la sortie du nucléaire./Photo DDM, J-M. F.
Comment avez-vous vécu ces événements ?
J’étais à Tokyo pendant la catastrophe. Tokyo a tremblé pendant des semaines, jour et nuit et ça continue occasionellement. L’eau du robinet a contenu de l’iode pendant une dizaine de jours.
Quels effets pour les habitants ?
Les enfants portent des dosimètres (pour mesurer la dose radioactive), mais les parents n’ont pas accès aux données, celles-ci sont envoyées directement à des hôpitaux. Dans la région de Fukushima, 30 % des enfants examinés présentent des nodules, normalement, on devrait être en dessous de 1 %.
La situation aujourd’hui ?
On vit avec la peur. Sur le site de Fukushima, la piscine de désactivation des combustibles nucléaires usés du réacteur n° 4 peut s’effondrer, elle est juchée à 30 mètres de haut dans un bâtiment totalement éventré. À l’intérieur il y a 260 t de combustibles. Si ces barres entrent au contact de l’air, on peut craindre une réaction au moins 80 fois supérieure à Tchernobyl.
Allez-vous retourner au Japon ?
Oui, le 13 septembre mais avec appréhension. Heureusement, mes enfants sont grands et vivent ailleurs.
Propos recueillis par Jean-Michel Fabre
http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/10/1436118-fukushima-on-vit-avec-la-peur.html